1990 : je ne connais pas grand chose au tennis et tombe un peu par hasard
sur la finale de Roland. Et j'accroche. Mais pourquoi ce petit jeune
au look sympa ne parvient-il pas à battre un joueur dont les commentateurs
disent qu'il est vieux et n'a jamais rien gagné ?! Un peu énervant.
1991 : Cette fois, c'est la bonne, c'est sûr. C'est qui ce Jim Courier
? Mais la pluie s'en mêle. Quelques smashs ratés... et catastrophe...
1992 : J'y crois encore pour Roland, mais Courier atomise
André en demi. Je suis écœuré, mais y croit encore pour Wimbledon et
me branche sur
FR3 en ce dimanche après-midi incroyable. Je suis comme un fou devant
ma télé et exulte sur cette dernière volée d'Ivanisevic qui échoue dans
le filet. Enfin une consécration !!!
1993 : Pas de Roland et peu d'images d'André. Si ce
n'est à Wimbledon où il doit raccourcir son geste de service du fait
d'un poignet douloureux. Il reviendra, c'est sûr !
1994 :
Un gros souvenir, c'est ce quart de finale face à Pete Sampras à Bercy
retransmis sur Antenne 2 le vendredi soir. Le
niveau de jeu est hallucinant. Il est trop fort, son style trop détonnant
avec ses chaussettes dépareillées. J'adore !
1995 : Début janvier, je mets mon réveil au milieu
de la nuit pour suivre sa finale face à Sampras. Un deuxième et un troisième
set de folie. Cela
cogne dans tous les sens. Battre Pete en finale d'un Grand Chelem, cette
fois les détracteurs d'André - trop nombreux à mon goût - vont devoir
la boucler ! Quelques mois plus tard, Agassi devient N° 1 mondial. Je
suis fier.
1996 : Echec prématuré à Roland que je ne m'explique
pas. Une superbe victoire aux JO où il pulvérise Burguera. Je n'ai pas
compris combien son échec de l'US Open 1995 face à... Sampras l'a affecté.
1997 : Tout le monde le dit fini. Encore ! Cela commence
à bien faire. Bien sûr que non, il reviendra !
1998 : Il repart de loin, mais gravit les échelons, retrouve son niveau
de jeu. Peu d'images de lui cette année-là. Heureusement, je suis abonné
à Tennis Magazine et je sens son retour prochain au premier plan.
1999 :
Roland Garros, bien sûr. Après les deux premiers sets, je revis 1990
et 1991 et des matchs qu'il aurait dû gagner et qu'il
a perdu. C'est
pas possible, c'est de l'acharnement, je n'y crois plus... mais André
va chercher une victoire incroyable. C'est magique.
2000 : Agassi est devenu régulier, c'est génial. Cela
fait presque bizarre. Superbe victoire en Australie. Presque insensiblement,
il prend une ampleur différente.
2001 :
Quel match que ce quart de finale de l'US Open. Scotché devant mon
poste, je n'en reviens pas du niveau de jeu ! Quatre
tie-breaks de
folie, mais Sampras l'emporte... Admettons.
2002 : Sampras encore, mais là, je suis de nouveau
écœuré. Lui qui n'a rien fait depuis un an sort une finale invraisemblable
à l'US Open. Il faut que ça aille en cinq manches et, à ce moment-là,
André va l'exploser physiquement c'est sûr !! Hélas... Là, je suis effondré
et éprouve un profond sentiment d'injustice.
2003 : L'Australie encore ! Une belle saison de terre,
André devient le plus vieux N° 1 de l'histoire. Tout ceci est jouissif
! Mais il est stoppé par des joueurs dont je ne veux même pas donner
les noms ici. Désormais j'ai l'impression qu'ils font tous le match de
leur vie face à lui. Comme ce petit Federer en finale de la Masters Cup.
2004 :
Que se passe-t-il à Roland ? Je ne comprends pas. Le premier tour le
plus facile possible. Et ce Federer commence
à bien m'énerver ! Même à l'US Open, même dans le vent, il s'en sort
!
2005 : US Open dont vous vous souvenez certainement.
Quel parcours, que de stress à chaque match. Mais Agassi va jusqu'en
finale. Mieux, il pousse Federer dans ses retranchements. Une finale
perdue, mais quel parcours !
2006 :
Un dos douloureux, je me préparais à l'annonce de sa retraite depuis
bien longtemps sans jamais pourtant l'avoir envisagée
sérieusement. Ce sera donc à l'US Open. Nous sommes quelques uns
à aller à New York assister à sa dernière victoire épique sur le circuit
face
à Baghdatis. Inoubliable.