Voici une interview de "Madame Agassi" paru dans le journal people (version allemande) daté du jeudi 6 mars 2003…
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"Je ne reviendrai pas à la compétition" Depuis son mariage avec Andre Agassi et la naissance de leur fils Jaden Gil, Stefanie Graf n’a jamais été aussi heureuse. Dans Gala, elle évoque sa nouvelle vie. |
Personne ne passe le garde du corps de la Suite 109 de l’Hôtel Vier Jahreszeiten. Il contrôle avec attention tous ceux qui s’approchent de sa protégée. A l’intérieur se trouve Steffi Graf, 33 ans, qui a fait le voyage de Las Vegas pour passer quelques jours à Hambourg. Elle ne se sépare que difficilement de son mari Andre, 32 ans et de son fils de 16 mois, Jaden Gil. Mais elle le fait volontiers lorsqu’il s’agit de se rendre à sa fondation, "Children for Tomorrow" créée en 1998, à la clinique universitaire d’Hambourg. Elle paraît légèrement fatiguée par le long voyage. Dans son pantalon de lin bleu et son pull-over bleu marine, elle semble très mince et presque un peu fragile. Mais la poignée de main de la plus célèbre des joueuses de tennis reste ferme et forte, et son sourire chaleureux et sincère. Dans une interview exclusive avec Gala, elle aborde les sujets de conflit avec son mari, ses espoirs pour son fils Jaden Gil et ce qui lui manque le plus aux Etats-Unis.
Steffi Graf : Je voyage encore plus ! J’essaie de suivre mon mari le plus souvent possible sur les tournois. Et je suis toujours mes propres intérêts en Allemagne. Ma compagnie est là, mes amis sont là, tout comme une partie de ma famille. J’ai suffisamment de bonnes raisons pour monter dans un avion.
Steffi : Andre et moi en parlions justement hier. Certains de mes amis me manquent beaucoup, mais aussi Mannheim et Heidelberg, qui sont mes chez moi. La bonne nourriture traditionnelle allemande me manque aussi, les boulangeries, les charcuteries et les sucreries (elle rit). J’adore plus que tout le réglisse et les petits ours (NDLR : Haribo) – et toutes sortes de biscuits. Ce sont des petites choses qui manquent et que j’essaie de ramener aux Etats-Unis. Malheureusement, c’est interdit d’emporter de la nourriture.
Steffi : La ligne de sacs est produite en collaboration avec Goldpfeil et connaît déjà un grand succès. Dans la conception, j’ai carte blanche, du choix du cuir aux couleurs, tout porte ma signature. Comme je fais souvent de petits voyages de deux ou trois jours, la fonctionnalité des sacs est pour moi essentielle. J’ai besoin de poches sur les côtés pour ranger rapidement un maximum de choses.
Steffi : On y trouve de tout. Un téléphone portable, des stylos, quelques cartes présignées. Et puis aussi mon carnet de téléphone, d’adresses avec les rendez-vous et un bloc-notes.
Steffi : Si, j’ai aussi mon porte-monnaie sur moi, avec quelques cartes de crédit et mon passeport (elle rit). Avant, je l’oubliais régulièrement. J’avais la réputation de perdre facilement mes affaires. Mais ça c’était avant ! Je fais des efforts et cela a changé. On apprend à s’organiser lorsqu’on voyage beaucoup avec un enfant et qu’on doit constamment faire et défaire les bagages.
Steffi : Depuis 16 mois, depuis la naissance de Jaden, j’ai toujours sur moi le carnet de vaccination du petit – et un thermomètre (elle rit). Il m’est arrivé de ne pas l’avoir sur moi lorsque j’en ai eu besoin.
Steffi : Oui. A notre façon. Je considère avoir trouvé l’homme parfait.
Steffi : Oh non, absolument pas. C’est un domaine dans lequel je ne me sens pas vraiment à l’aise. Je ne pense pas avoir ce qu’il faut pour réussir. Et puis cela me demanderait beaucoup de mon temps.
Steffi : Non, jamais. Enfin, si, une fois. Il s’agissait de faire un film de ma vie. Mais ce n’est vraiment pas nécessaire !
Steffi : Non, c’est un tabou pour moi. Dans une autobiographie, il faut parler ouvertement de sa vie, et je ne le souhaite pas. Ce sont des choses bien trop personnelles.
Steffi : (elle rit) C’était une idée de son entraîneur, Darren Cahill. Si Andre gagne, Darren se rase la tête. Puis il a pensé qu’en cas de victoire, on devrait jouer un mixte ensemble. Andre l’a ensuite rendu public. Ce jour-là, lorsqu’il est rentré à la maison après son match, il m’a dit : « J’ai dit ça à la conférence de presse ». Au début, je ne l’ai pas cru, j’ai rigolé et je n’y ai plus pensé, jusqu’à ce que je l’entende aux informations. Là, j’ai réalisé que ce n’était pas une blague (elle rit). Que pouvais-je faire? Andre était en plein tournoi et je ne voulais pas…
Steffi : …Oui, exactement. Au début, on a eu une petite discussion – et après le tournoi une plus longue. Il faut prendre en considération que je n’ai pas joué depuis plus de trois ans. Et lorsque j’ai joué, c’était avec des amis. On ne peut pas dire que ce soit du haut niveau. Pendant la grossesse et depuis la naissance, je n’ai pas pu faire grand chose pour moi-même.
Steffi : Récemment en fait. Juste après l’annonce de ce pari. En Australie, je me suis entraînée pour la première fois depuis des années avec une joueuse de haut niveau. Résultat, une déchirure musculaire au niveau des abdominaux et de la cuisse m’a gênée pendant plusieurs jours. Je me suis dit : je ne vois comment je peux être prête physiquement pour Paris en si peu de temps. C’est pourquoi tout cela me paraît encore loin. Pourtant, j’ai fait corder quelques raquettes, par folie sûrement. J’espère pouvoir rejouer un peu plus souvent si le temps me le permet.
Steffi : J’y prendrais beaucoup de plaisir. L’idée en elle-même était géniale. Jouer aux côtés de mon mari, ce serait quelque chose de formidable. Mais la route qui y mène est encore semée d’embûches.
Steffi : Non, pas du tout. Nous jouons parfois quelques minutes, mais c’est tout.
Steffi : Parmi nos amis, chacun a son style d’humour, chacun se cherche, chacun a son ego. Les paris sont presque quotidiens, chez nous.
Steffi : Pas du tout, au contraire. A ce moment précis, j’avais 16 années de sport professionnel derrière moi. Et en 1999, après une nouvelle finale à Wimbledon, la décision d’arrêter m’a paru facile. Comme vous le savez, je me battais avec plusieurs blessures et des problèmes de genou. A chaque fois, revenir en forme me demandait beaucoup de temps et de force. Je savais que cela ne continuerait pas longtemps – et je n’avais tout simplement plus envie. Et puis ce fabuleux succès à Paris, c’était la façon parfaite de mettre un terme à ma carrière. J’étais satisfaite de ce que j’avais accompli et je me suis sentie incroyablement libre lorsque c’était fini. J’étais prête à débuter une nouvelle vie, une vie différente.
Steffi : Oui, vraiment, à cent pour cent. Une unique participation en mixte est peut-être possible, mais je ne reviendrai pas à la compétition.
Steffi : Ce n’est pas comme si je me levais le matin avec des douleurs. Sinon, je devrais faire un peu plus attention à moi. Mais je me sens en tout cas mieux que lorsque je jouais. Cela dit, pour pratiquer un sport au meilleur niveau, pour pénétrer sur le Central à Paris, pour jouer en mixte aux côtés de mon mari, il ne suffit pas de faire quelques minutes de vélo ou de courir chaque jour. Il faut faire davantage. On verra si j’en ai la possibilité.
Steffi : Oui, il me maintient sous pression, surtout combiné avec les nombreux déplacements en tournois de mon mari.
Steffi : Oui, surtout sur les photos d’Andre enfant, la ressemblance est frappante. Mais les yeux bleus et les cheveux blonds sont bien de moi!
Steffi : Jaden adore les balles plus que tout. Il se débrouille bien avec les clubs de golf. Les raquettes de tennis ne font pas partie de ses jouets préférés pour l’instant. Mais il aime énormément regarder le tennis, il applaudit et rit. Pour le moment, il ne demande pas à jouer lui-même.
Steffi : Il y a tellement de choses que l’on souhaite pour son enfant. J’espère que Jaden continuera de grandir dans la protection familiale, et que nous serons toujours là pour lui lorsqu’il aura besoin de nous. Qu’il grandisse dans un monde en paix. Avec la fondation, nous voulons aider des enfants traumatisés qui ont connu la guerre et la violence et qui sont marqués. Les expériences tirées du travail de la fondation et le contact avec les enfants en Afrique du Sud, au Kosovo et dans les autres projets montrent l’importance des conditions extérieures pour le développement des enfants.
Steffi : Je pense que la guerre devrait toujours être le dernier recours. Et j’espère pour le monde entier qu’on n’en arrivera pas à une guerre.
Steffi : J’espère que Jaden grandira libre et protégé, dans l’idéal sans être constamment poursuivi par des photographes. Mais cela n’est pas toujours possible. Personnellement, j’ai du mal à l’accepter, car j’ai toujours voulu garder ma vie privée loin de l’opinion publique. J’essaie de gérer, de protéger Jaden tant que possible et de lui expliquer pourquoi c’est comme ça.
Steffi : (elle rit) C’est bien possible. L’allemand n’est pas vraiment ma langue principale en ce moment.
Steffi : Il a effectivement appris quelques mots parce que j’essaie d’élever Jaden dans un environnement bilingue. J’essaie donc de parler un allemand correct. Malheureusement, personne ne parle allemand chez nous! (elle rit). Ce qui ne rend pas les choses faciles, naturellement. Mais Andre a appris quelques mots, oui.
Steffi : "Guten Morgen" (bonjour), "wie geht es dir" (comment-vas-tu ?) et "essen und trinken" (manger et boire), "pass auf" (attention), "wo gehen wir hin ?" (où allons-nous ?) et "was machen wir ?" (qu’est-ce qu’on fait ?). Des mots tous simples.
ANGELIKA OTTO, JANINA STARCK
Et merci à Armelle pour la traduction pour le site !
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